vendredi 15 juin 2018

Les Oui et les Non quand on visite le Burkina Faso...

Vous avez acheté vos billets d'avion pour le Burkina, pris vos vaccins, acheté votre assurance, décidé de votre itinéraire et même réservé votre auberge?  Vous avez appris à dire "I ni Sogoma", "I ni tchiè" et "An bi kè kofé"?  Vous êtes prêts alors!

Et si vous ne l'étiez pas tant que ça finalement?

Le Burkina, comme chaque pays, a sa culture, ses valeurs, ses coutumes.  Et si vous arrivez de Paris ou de Bruxelles, il se peut bien que la première chose que vous fassiez en descendant de l'avion soit de... vous mettre les pieds dans les plats!  Mais rassurez-vous, les Burkinabè sont des gens qui ont une tendance à l'indulgence.  Tellement, qu'ils risquent de vous laisser faire, longtemps, sans jamais vous dire que ce que vous faites est absolument impoli.

Pour minimiser l'impact de vos prochaines bévues (vous en ferez! Pleins! Et ça fait parti du charme du voyage), voici une liste des us et coutumes que l'on pratique au Pays des Hommes intègres, et que l'on sera probablement bien surpris de vous voir ignorer.


  • Saluez!
Ça semble peut-être évident, et pourtant, combien de toubabous oublient de le faire.  C'est même la première des choses qu'on leur reproche: ils ne savent pas saluer!  Vos amis, c'est faciles, les connaissances aussi.  Mais ça s'applique à bien plus large que ce cercle.  Par exemple, si vous voulez connaître le prix d'un article au grand marché: vous ne pouvez pas tout simplement interpeller le vendeur pour le lui demander.  Il faut le saluer!  S'enquérir de sa journée, de sa santé, de sa famille, et ensuite pour pourrez poser vos questions.  Vous verrez, même le prix en sera meilleur.

  • Serrez les mains, mais DOUCEMENT!
La poignée de main africaine est douce, à la limite molle.  Et on la donne à chaque fois que l'on salue, à tous nos collègues quand on rentre au boulot, aux amis, dès qu'on le peut.
Voir une connaissance de l'autre coté de la rue et lui envoyer la main ne suffit pas.  Prenez le temps de traverser, de saluer avec une bonne poignée, et encore une fois, demandez des nouvelles de la journée, la santé, la famille.

  • La pudeur est dans la jambe.
Mesdames, vous pouvez allaiter les 2 seins à l'air si ça vous chante, ce n'est pas un téton qui va scandaliser au Burkina, ni une chemise sexy.  Et attendez vous à voir des femmes cultiver leur parcelle sans haut, surtout en campagne, c'est normal.

Par contre, les genoux, c'est osé.  Si vous portez une mini-jupe, mais même un short qui vous semble des plus conservateurs, sachez que les genoux ne se montrent pas en public au pays, autant pour les hommes que les femmes.  Personne ne vous le dira, mais sachez que vous serez jugé, à vous de voir si vous assumez ou pas.  Vous serez aussi rapidement catégorisé comme un touriste, et les prix monteront en proportion avec laquelle vous exhibez vos jambes.

  • Oubliez votre main gauche
Peu de gens utilisent le papier de toilette en Afrique.  C'est la méthode de la main gauche que l'on nettoie comme il faut par la suite.  Si on vous invite à manger dans un plat commun et que vous y plongez cette main jugée dégoûtante, ne vous étonnez pas si plus personne ne touche au plat après vous.  

Ça va plus loin que ça.  Rien ne se donne de la main gauche.  Rien!  Ni le stylo qu'on vous demande alors que vous êtes au téléphone de la droite, ni le verre d'eau que vous apportez, et surtout pas l'argent que vous voulez donner alors que la main droite tient les achats.  Vous devez prendre le temps de poser les choses et de transférer de main.

  • Si vous mangez devant d'autres personnes, dites-leur simplement "vous êtes invités!".
Ils ne se mêleront probablement pas de votre assiette (mais ça pourrait arriver qu'ils se joignent à vous aussi) mais c'est un signe de politesse, de respect.  Sinon, attendez d'être seul pour manger ce que vous n'êtes pas prêt à offrir.

  • On ne se mouche pas en public!
Ça ne se fait pas.  Point barre.  Renifler jusqu'à plus soif, cracher, cachez-vous dans les toilettes, mais de grâce, ne vous mouchez pas en public, encore moins au restaurant!


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Bonne lecture!