dimanche 22 décembre 2013

Fatoumata Diawara en cadeau de Noël


File:Fatoumata Diawara - Festival du Bout du Monde 2012 - 016.jpgFatoumata Diawara (tout le monde l’appelle Fatou) est née en 1982 en Côte d'Ivoire de parents maliens. Dès l'enfance, elle danse dans la troupe de son père ; elle rencontre un grand succès en exécutant l'extravagante danse didadi de Wassoulou, le pays de ses ancêtres au Mali occidental. Lors de son adolescence, son caractère indépendant lui fait refuser l'école et ses parents décident de l'envoyer – c’est une tradition africaine – vivre chez une de ses tantes à Bamako. Elle ne reverra pas son père et sa mère pendant près de dix ans.

Quelque temps après son arrivée, Fatou se retrouve sur un plateau de cinéma, à s'occuper du bébé de sa tante qui est actrice. Séduit par sa beauté, le metteur en scène lui confie une réplique dans le Pouvoir des femmes. Cela conduit Cheikh Omar Sissoko à lui confier l’un des rôles principaux de son film La genèse en 1999. Elle joue aux côtés du comédien Sotigui Kouyaté qui devient une référence dans sa carrière.

 

À dix-huit ans, Fatou part à Paris pour jouer au théâtre dans Antigone de Sophocle mis en scène par Kouyaté. Après avoir tourné avec la troupe, elle retourne au Mali en 2001 pour le tournage de Sia, film dans lequel elle tient le rôle titre et qui raconte l'histoire d'une figure féminine légendaire d'Afrique occidentale. Il obtient un succès phénoménal dans de nombreux pays ; pour beaucoup de Maliens, de Guinéens, de Sénégalais et de Burkinabés, Fatou EST Sia. Mais malgré les propositions de rôles qui affluent, sa famille souhaite qu'elle se fixe et se marie… Fatou est alors contrainte d’annoncer en direct à la télévision qu'elle abandonne sa carrière d'actrice.

En 2002, le directeur de la compagnie Royal de Luxe vient à Bamako lui offrir un rôle dans son nouveau spectacle. Mais au Mali une femme célibataire n'a pas plus de droits qu'un mineur, et la permission de sa famille qui est requise lui est refusée. Après avoir réfléchi, Fatou décide de s'enfuir et parvient à embarquer dans un avion, évitant de justesse la police qui est lancée à ses trousses par sa famille pour "kidnapping".


Avec Royal de Luxe Fatou joue dans le monde entier. Pendant les répétitions et les moments de calme, elle s'amuse à chantonner en coulisses ; en l'entendant, le directeur la fait bientôt chanter pendant les spectacles. Encouragée par l'accueil du public, elle commence entre les tournées à se produire dans des clubs parisiens. C'est là qu'elle rencontre le musicien et producteur malien Cheikh Tidiane Seck qui la fait revenir au Mali pour faire les chœurs sur les albums qu’il réalise pour Oumou Sangaré (Seya) et Dee Dee Bridgewater (Red Earth). Fatou participe aussi aux tournées.

À son retour en France, poussée par Rokia Traoré qui l’encourage aussi à jouer de la guitare, Fatou joue le rôle de Karaba dans la comédie musicale Kirikou et Karaba. Elle raconte en souriant : Une fille malienne avec une guitare acoustique, c'était une chose à la fois merveilleuse et audacieuse. Pourquoi la guitare serait-elle réservée aux hommes ? Fatou apprend donc la six cordes en autodidacte et commence à écrire des chansons. C'est là qu'elle comprend que la musique est sa vraie passion et qu’elle décide de s’y consacrer pleinement. Elle enregistre des maquettes sur lesquelles elle chante et joue tous les instruments. Oumou Sangaré la présente au label World Circuit, l'enregistrement de son premier album peut commencer...
Entre les sessions, Fatou trouve malgré tout le temps de participer au projet Africa Express de Damon Albarn, de faire les chœurs sur les albums de Cheikh Lô et de l’Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou, sans oublier AfroCubism et le projet Imagine de Herbie Hancock.


site officiel de Fatou:
http://www.fatoumatadiawara.fr

Discographie


 

Filmographie


1996 : Taafe Fanga de Adama Drabo

1999 : La Genèse de Cheikh Oumar Sissoko : Dina

2002 : Sia, le rêve du python de Dani Kouyaté : Sia

2008 : Il va pleuvoir sur Conakry, de Cheick Fantamady Camara : Siré

2010 : Encourage, de Eleonora Campanella

2010 : Ni brune ni blonde, de Abderrahmane Sissako

2011 : Les Contes de la nuit, de Michel Ocelot (voix)










Théatre

  • 1998 : Antigone de Sophocle ; adaptation de Jean-Louis Sagot Duvauroux, mise en scène Sotiguy Kouyaté
  • 2002 -2008 : Royal de luxe ; fondateur Jean-Luc Courcoult
  • 2007-2008 : Kirikou et Karaba : Karaba



  • Vidéos




    

    Articles sur Fatou

    http://www.mondomix.com/news/fatoumata-diawara-si-tu-veux-dire-la-verite-tu-ne-peux-pas-faire-que-des-metaphores

    http://www.lapresse.ca/arts/festivals/festival-de-jazz/201307/07/01-4668576-fatoumata-diawara-la-transe-des-parapluies.php

    http://www.rnw.nl/afrique/article/fatoumata-diawara-le-mali-est-dans-la-merde

    http://news.abamako.com/h/29794.html

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    Bonne lecture!


    samedi 2 novembre 2013

    Ces perles du Burkina

    J'ai écrit il y a quelques semaines un article sur le système de santé médical du Burkina.  J'y faisais un portrait très sombre d'une ambiance palpable de mépris envers les patients, d'un cynisme et d'un manque de foi envers son prochain.  Je pense ce que j'ai dit, et ça me fait mal, parce que je crois que l'Afrique a déja son grand lot de détracteurs qui plante des clous là où ça fait déja mal, tout en oubliant de souligner la grandeur de ce continent.  Son accueil.  Sa générosité.  Son gite et son couvert, toujours prêts pour l'étranger qui pourrait survenir à l'improviste.  Le sourire de sa population, la trame sonore de ses rues composée de rires, d'interjections, de vie et de vivacité.

    Quand on travaille avec l'impression de lutter contre un système, quand on perçoit ses patients comme des victimes d'une roue qui ne tourne pas rond, on voit plus facilement ces acharnés de l'humanité qui se battent à nos cotés.  Ils scintillent dans la nuit.
    J'ai eu la chance de cotoyer, à travers vents et marées, des indomptable optimistes, qui avançaient manches retroussées, sthétoscope de guerre à la main, sourires en boucliers.  Ces Aïssa, Dr.Maré, Dr.Martinez, Laciné, Mme Bitibaly, Simone, Dre. Zoungrana, Yves, Mme Palenfo, Christelle, et tellement d'autres que je m'en veux ici de ne pouvoir nommer tous, ces âmes profondes qui oeuvrent jusqu'au coude dedans nous font oublier la décadence d'un système victime de son manque d'optimisme.  Il y a eu peu de jours où je n'ai pas eu envie de pleurer devant l'histoire et l'état de mes patients.  Mais je peux aussi vous jurer que je ne connais pas une journée marquée de solitude, une journée où je n'aurais pas ri, aux larmes souvent, entourée de ces perles du Burkina, qui vous donnent envie de croire en Dieu.

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    jeudi 17 octobre 2013

    Blague du jour, 1

    Le petit Thomas demande à sa maîtresse s'il peut lui parler après le cours. Elle accepte. 
    La maîtresse : Alors, que veux-tu me dire, Thomas ? 
    Thomas : Je pense être trop intelligent pour rester dans cette classe, je m’embête. Je voudrais passer directement au Lycée. 
    Sur ce, le directeur informé, demande à Thomas s'...il veut bien passer des tests. Thomas accepte sans hésiter et le directeur commence le test. 

    Le Directeur : Voyons voir Thomas, 3 x 4
    Thomas : Douze !
    Le Directeur : Et 6 x 6
    Thomas : Trente-six, Monsieur le Directeur.
    Le Directeur Capitale du Japon ?
    Thomas : Tokyo

    Le test continu pendant une demi-heure, Thomas ne fait aucune erreur !
    A la fin du test, le directeur est satisfait mais, la prof demande si elle peut à son tour lui poser des questions. Tous deux acceptent, et la prof commence.


    La Maîtresse : Bon Thomas ! La vache, elle en a 4 et moi j'en ai 2, qu'est-ce que c'est ?
    Thomas : Les jambes, Madame.
    La Maîtresse : Correct. Qu'est-ce qu'on trouve dans tes pantalons et pas dans les miens ?
    Le Directeur s'étonne de la question...
    Thomas : Des poches, Madame.
    La Maîtresse : Bien, Thomas. Qu'est-ce que les hommes et les femmes ont en plein milieu et qui est en double ?
    Le directeur se prépare à intervenir lorsque Thomas répond.
    Thomas : Les deux « M », Madame.
    La Maîtresse : Où est-ce que les femmes ont les poils les plus frisés ?
    Thomas : En Afrique Madame, répond le gamin sans hésiter.
    La Maîtresse : Qu'est-ce qui est mou mais qui, aux mains d'une femme, devient dur ?
    Le Directeur ouvre grand les yeux mais Thomas répond :
    Thomas : Le vernis à ongles, Madame.
    La Maîtresse : Qu'est-ce que les hommes et nous les femmes, nous avons au milieu des jambes ?
    Thomas : Les genoux !
    La Maîtresse : Bien. Et qu'est-ce qu'une femme mariée a de plus large qu'une femme célibataire ?
    Le Directeur n'en croit pas ses oreilles !
    Thomas : Le lit, Madame.
    La Maîtresse : Quelle est la partie de mon corps qui est souvent la plus humide ?
    Thomas : Votre langue, Madame.
    La Maîtresse : Quel mot commençant par la lettre « c » désigne quelque chose qui peut être humide ou sec et que les hommes aiment regarder ?
    Thomas : Le ciel ! Affirme Thomas.

    Le Directeur soufflant, transpirant comme un sauvage , décide d'arrêter le test et s'exclame : ce n'est pas au Lycée que je vais t'envoyer mais directement à l'université ! Même moi, je l'aurais complètement raté ce test...hahahahah


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    Bonne lecture!

    mercredi 9 octobre 2013

    Les enquinineurs, partie 1


    Ma fille pendant une crise de paludisme, que j'ai préféré soigner à la maison plutôt
    que de faire confiance au système de santé burkinabè.
    Le voici mon texte qui fait mal.  Pour moi, pour mes amis qui travaillent dans le domaine, pour ceux qui voudraient que l'humain soit meilleur.  Car je vous parle de l'humain aujourd'hui.  De l'humainerie.  Du marché de la santé au Burkina Faso.

    On m'a posé la question par courriel aujourd'hui: "J'aurais aimé que vous m'expliquiez en quoi consistent par exemple les infrastructures de soin à Bobo. J'ai eu plusieurs fois l'exemple d'amis qui sont allés au dispensaire.... et en sont revenus avec des "cachets" qu'ils ont payé très cher sans analyses véritables de leur pathologie. Ce n'est qu'après être allés à l'hôpital qu'ils ont eu des soins adaptés, et cela leur a coûté encore très cher."

    Je vais tenter de répondre du mieux que je le peux, sans tomber dans les clichés, mais sans essayer de trop plaire non plus, toute "Burkinabè" que je sois devenue.

    Il est vrai que le Burkina Faso est le 3e pays le plus pauvre au monde.  Que les infrastructures sont sous-financées et mal organisées.  Que les soins de santé sont payants et que les patients n'ont pas les moyens de payer pour les laboratoires requis pour les diagnostiquer, pour les médicaments pour les soigner, pour du personnel d'appoint, de l'équipement de pointe, bref pour ce qui est une norme chez nous.  Nous ne savons pas à quel point cette norme vaut une fortune.  Le prix du sang.

    Il est vrai aussi que les infirmiers et médecins ne sont parfois pas payés pendant des mois, alors qu'ils travaillent beaucoup, faisant toujours un salaire de misère, peu importe le nombre hallucinant de patients qu'ils voient par jour.  Et ces patients, pauvres, n'ayant pas voulu consulter avant par peur de devoir trop débourser, dans l'espoir que Dieu les aiderait, ces patients ayant attendu toujours trop longtemps représentent une lourdeur de tâche qu'il est difficile d'imaginer.
    (Je travaillais en VIH au Canada.  Pour 216 patients, nous avions une équipe de 4 infectiologues, 3 pharmaciennes, 1 nutritionniste, une travailleuse sociale, un infirmier en recherche plus moi.  Pour 2000 patients adultes et 1000 enfants séropositifs au Burkina, nous avions un médecin et 3 infirmières.  Point)

    Il est vrai que le patient Burkinabè est un vrai défi.  Il est illettré, croit au Wack (mauvais sort), ne suit pas bien ses traitements, ne pose pas de questions et prend ses cachets tout le contraire de ce qu'on lui a dit, parce qu'on a que le 100e du temps normal d'une consultation à lui accorder, et qu'il en aurait besoin du triple.  Le patient Burkinabè n'a pas le diabète.  Il a une voisine jalouse qui l'a empoisonné.  Il prendra son médicament le temps que les symptômes passent, mais référera aussi au marabout, et arrêtera toujours un traitement qui se veut à vie, car sans symptômes, il n'y croit pas.  Il ne mettera pas de condom même s'il a le VIH car il ne pense pas à demain, et il ne veut pas non plus se faire découvrir.  Deux choses occupent notre patient, et plus largement, si j'ose le dire, le peuple Burkinabè: comment se payer à manger ce soir, et comment être mieux que ses voisins, ou en tout cas au même niveau.  Cette partie m'appartient, et je suis tout à fait d'accord si vous ne l'êtes pas avec moi, ça voudra juste dire que vous avez gardé une foi que je n'ai plus.  Mais mon point est que le soignant ne doit jamais sous-estimé l'orgueil, la méchanceté mais en même temps la vulnérabilité et la crédulité de son patient.  Le patient Burkinabè viendrait à bout de n'importe quel soignant par les gaffes qu'il commet, envers soi et envers les autres.  Chez nous, nous appelons ça de la négligence criminelle.  Au Burkina, de la méconnaissance.  Un système bien organisé arrive à aider une personne qui n'a pas toutes les ressources personnelles pour faire face à la maladie.  Mais quand tous les voisins sont aussi méconnaissants?  Et les amis?  Et la famille?  ET chacun qui donne son conseil.  Ajoutez un peu de hierarchie la-dedans, vous vous ramassez avec de la pate dentifrice sur les brulures, de l'acide à voiture dans les caries, du gingembre dans les rectums des fievreux, du piment sur les organes génitaux des petites filles qui se grattent parce qu'elles ont une vaginite.

    Mais toutes ces raisons précédentes ne peuvent expliquer la méchanceté crasse des agents de santé au Burkina.  Je ne m'excuse même pas de le dire, mes amies dans le milieu qui ont le coeur à la bonne place souffrent tout autant que moi de voir comment on peut être traité en tant que malade dans ce pays.  Un patient est un enquiquineur.  Un mendiant.  Il n'a droit à aucune considération, et particulièrement pas à de l'empathie.  Surtout pas à l'empathie.
    Je n'ai jamais compris comment un pays aussi beau de par ses habitants comme le Burkina pouvait avoir créé ce monstre de santé, cette structure où l'on vous envoie à la mort sans vous regarder dans les yeux, où l'on peut enjamber un mourant en poussant un soupir parce qu'il est dans le chemin, comment on pouvait devenir aussi désensibilisé au point de ne plus penser à aider soit, mais plus encore, au point de prendre plaisir à humilier publiquement et à répétition des gens dans un état tellement précaire.  Parce qu'il est là le plaisir du soignant.  Il est devenu roi et maitre dans un domaine de lepreux qui lui lèvent le coeur et il vomit sa mesquinerie à longueur de journée.  Son mépris est sans fin.  Son absence d'humanisme ressemble aux portes de l'enfer.


    Pour répondre à la question finalement (je me suis un peu laissée emportée!) les soins de santé au Burkina ne sont pas chers en soi.  Si vous vous contentez du dispensaire du coin, qui n'a pas les moyens de faire des analyses mais qui vous trouvera néanmoins un palu, une typhoide, une dysenterie, et vous prescrira les médicaments génériques appropriés, on s'en sort à moins de 10 dollars. (Oui, je sais, le salaire moyen du Burkinabè est de 350$ US par année, cher est un mot relatif ici)  Mais si comme beaucoup de Burkinabè vous croyez que plus la liste de produits prescrits est longue et onéreuse mieux vous serez guérit (principe du Wack et du marabout, ou même celui des pénitences religieuses) et que vous voulez être traité avec un peu moins de mépris, soyez prêt à payer.  Et sincèrement, de mon expérience, les hopitaux publics, malgré leur coût dispendieux, sont le pire repère en fait de soignants aigris et en powertrip.

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    mercredi 28 août 2013

    Notre quartier: Yéguéré










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    lundi 26 août 2013

    Mory Ouattara, artiste peintre.

    J'ai rencontré Mory en 2010, dans sa galerie d'art en face de la poste de Bobo.  Je suis tout de suite tombé en amour avec ses créations pleines de vie, d'histoire, d'espoir.  Aujourd'hui, cet artiste de 31 ans vient d'être accepté dans une école d'art de Lyon et je vous jure que l'avenir a tout à lui offrir.

    Pour le plaisir des yeux, régalez-vous:














    Vous pouvez joindre Mory Ouattara par téléphone par courriel à mory.226@hotmail.fr

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    L'arrivée à Ouagadougou en images

    Nous voici de retour au Canada, après 24 heures d'avion et d'escales plus 10 heures de conduite pour revenir à notre domicile.  Fatigués?  Tellement, mais bien heureux d'être de retour dans notre petit chez nous après ce long périple.

    Je vous mets en ligne les photos que je n'ai pu partager avec vous durant le voyage du à la très lente connection internet au Burkina.  J'en ai tellement, je vais y aller par thème ;)

    Moussa, épuisé par le Ramadan.

    Le nouveau phénomène au Burkina depuis 2 ans: les taxis-motos

    Boutique

    Nouvelle compagnie de transport qui fait Ouaga-Bobo: Rahimo.  Ils ne roulent pas comme des fous et me semblent même assez prudents selon mes 2 expériences avec eux.




    Retrouvaille avec Abrahim, the Awesome one.


    En attendant le bus, je me suis amusée à photographier tout le monde, on s'est bien amusés, les photographiés les premiers.



    Mariam, la fille d'Aïssa, trop heureuse de retrouver ses amies.

    Arrivés enfin à Bobo!

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    vendredi 16 août 2013

    Les maquis de Bobo

    En bonne toubabous en vacances, j'adore sortir le soir avec les copains et faire le show comme on dit ici.
    Il y a toute une variété de maquis (extérieurs) et de boites (interieures) pour faire la fete, et je suis loin d'en avoir fait
     le tour. Comme je suis plutot routiniere, j ai tendance à retourner toujours aux mêmes endroits, évitant de préférence les
    2 boites chics et trop chers de la ville, mais les préférées des filles d'ici, le MoonLight, tenu par un libanais,
    climatisés et pratiquant les mêmes prix qu'en Europe, et le Macoumba, que je qualifierais de bars de danseuses si les
    filles y étaient payées pour s'habiller ainsi. (on trouve toutes sortes de services payants aux 2 endroits et partout
    ailleurs d'ailleurs).  Sans oublier Ibiza, avec un cover de 5000 cfa lui aussi (10 dollars)et le même genre d'ambiance.
    Non, moi je suis plutôt du style simple et j'aime danser sous les étoiles dans des cours intérieures bien ambiancées, avec
    un peu moins de miroirs aux murs et un peu plus de naturel.
    Pour chaque mood de soirée nous avons notre endroit
    Avec les enfants, nous irons au Bois d'ébène pour danser sur de la musique live afro-cubaine, de vieux hits repris par de
    très bons musiciens d'ici.  C'est parfois un peu cheezy mais souvent super et mes filles défoncent le stage toute la soirée
     en buvant du dafani à la mangue entre les chansons.  Un peu dispendieux sur les boissons, 500 cfa l'entrée (1 dollar) 
    Très fréquenté par les toubabous.
    Les jeudis, vendredi et samedi soirs, le Samanké offre aussi des spectacles live avec des groupes qui jouent leurs propres
    compo.  On y voit du plus mauvais au plus génial.  Très abordable, la cour remplie de rasta en font un endroit vraiment
    relax et sympathique.  Début de la soirée a 21h et fermeture a minuit car ca se trouve dans un quartier résidentiel. 
    Mon endroit préféré pour la musique live, surtout pour les groupes de reggae. entrée 500 cfa
    Lorsque nous sortons entre "adultes", j'avais l'habitude d'aller au Tarkay dans le quartier de Coco (il en existe un autre sur
    le boulevard que je n'ai jamais visité)  Entrée libre, peu dispendieux, les toilettes se trouvent à l'entrée, très sales et
     il faut traverser la puanteur pour accéder à la piste de danse.  La musique était bonne l'an dernier, mais s'est beaucoup
    dégradée depuis, on ne joue plus que du coupé décalé Ivoirien, sans concessions.  De plus en plus vide, sauf les jours de
    fêtes.
    Je viens de découvrir le Tamani, à coté du Samanké et du Tarkay.  Ce maquis vient de changer de main et attire les foules.
    La piste de danse est énorme comparée au Tarkay et on a de la place pour y bouger.  La cour est aussi plus grande, avec des
    brochettes qui cuisent a l'arriere, ca fait différent pour les odeurs.  La musique est très variée et le DJ toujours près à
    répondre aux demandes spéciales.  J'y ai apercu plusieurs jeunes blancs qui semblent des habitués maintenant.  J'adore.

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    Le Ramadan

    Le Burkina Faso est composé d'une multitude d'ethnies, langues et religions.  Animistes, Chrétiens et Musulmans cohabitent dans les mêmes quartiers, cours et il n'est pas rare de croiser de vieilles et nouvelles religions chez une même personne.  Prier à la mosquée n'empêche pas de faire des sacrifices aux poissons sacrés de Dafra, ni de fêter Noël chez ses frères Chrétiens.

    A mon arrivée, nous étions en plein moi de carême du Ramadan, ce qui signifie que tous les Musulmans en âge et conditions physiques de le faire devaient se lever à 4heures du matin pour "mettre" le jeune, soit déjeuner et boire avant le lever du soleil.  S'ensuit une journée sans aliments, eau, cigarette, sexe et aussi moins de grande joie je dirais.  En temps de Careme, tout le monde a l'air un peu à plat, tristounet, c'est pas facile.  Pas le droit de s'exciter non plus, donc on évite les endroits propices aux belles natures, comme la piscine, les bar, etc.  On ne peut draguer, ni avoir de relation avec quelqu'un d'autre que sa femme, les hommes se tiennent tranquille.

    Comme tous mes amis sont Musulmans ici, et que même la fille d'Aïssa mettait carême (10 ans), nous avons passés des premières semaines plutôt tranquilles.  Mais le 8 août, voila la nouvelle lune qui sort après un mois de privation, mettant fin au Carême et signifiant que la grande fête eut commencer.  On égorge les vaches, moutons, dans la famille d'Abou un cabris, et on prépare de grandes marmites de toutes sortes de plats qui sentent trop bon et qui seront servis à chaque invités de passage.  On se doit aussi d'aller saluer en famille, les voisins, les amis, et on apporte aussi à manger.  Pour ma part, j'ai préparé une soupe de bœuf aux lentilles au curry.  J'ai passé la journée à manger dans ma famille, puis suis aller manger chez des amis, et le tout étais tellement bon que le lendemain, Jérémie et moi, plus plein de copains souffrions... d'indigestion.  La salle de bain est devenu pour 2 jours une prison de laquelle je ne pouvais me détacher!

    Tout est rentré dans l'ordre maintenant, et mes amis m'accompagnent enfin à la piscine, dans les maquis, dans les shows de musiques traditionnels, et on boit, on mange, on rit.  Le Ramadan est passé, vive la Tabaski qui suivra!

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    samedi 27 juillet 2013

    Bonne arrivée

    Alors voila, nous voici rendus au Burkina depuis une semaine apres un voyage qui fut long et un peu stressant. 
    (Notre avion a eu des problèmes technique a moitie chemin entre Paris et Ouaga et nous avons du rebrousser chemin sur Paris
     en regardant les réservoirs d'essence se vider en plein ciel!)  Moussa, Abrahim et Mariam (la fille d'Aissa et la meilleure
    copine de mes filles) nous attendaient depuis des heures a l'aeroport.  Les retrouvailles ont été fatiguées mais
    heureuses.

    Nous avons passé notre premiere courte nuit a l'hotel Nong Taaba, un peu cher, mais toujours agreable apres une longue
    route, surtout avec sa piscine qui permet de s'acclimater tranquillement à la chaleur qui nous tombe dessus a l'arrivee.
    Mais comme je voyage cette annee sur un budget tres serre, nous avons du demenager des le lendemain dans un hotel un peu
    miteux du centre-ville, l'hotel central, ou on m'a negocié un prix quand meme acceptable considerant que nous étions dans
    la capitale et au centre-ville.

    Apres 4 jours passés à Ouaga dans l'attente de l'ouverture de l'ambassade canadienne ou nous devions deposer des papiers,
    nous avons pris la nouvelle compagnie de transport pour Bobo, Rahimo, car TCV etait plein comme a l'habitude et nous n'avions
    pas reservé, ne sachant pas a quelle heure nous serions prets.  Le voyage a été agréable, quoique je me suis rendue compte
    que mes manieres de touriste doivent etre revenues puisque l'on me traite comme tel partout où je passe, surtout à l'arrêt de
    Boromo.  Quand j'habitais ici, j'arrivais à me débarasser facilement des collant avec mes adabla et n'toy, mais il semble
    que ca ne fonctionne plus aussi facilement. Mon teint rougeaud et en sueur ne devait pas aider.

    Depuis notre arrivé a Bobo, il fait froid selon mes amis, ce qui me va à merveille.  Environ 35 C le jour, 25 à 29 le soir,
    et vers 4H du matin, je me leve pour fermer le ventilo car j'ai un petit frisson.  Il y a énormément de moustiques, nous avons
    tous l'air d'avoir la varicelle, et malgré que les enfants prennent un prophylaxie pour le palu (Malaria), j'attends le jour
    où ca frappera à la porte.  D'ailleurs Manu a commencé a avoir mal à la tête et au ventre, avec la diarrhée ce matin, mais
    elle ne fait pas encore de fièvre.  On surveille.  Mais le palu est une chose à laquelle on est habitué, on a les traitement
    sous la main et ca ne nous fait pas peur.  Nous n'en somes plus à notre premier épisode.  C'est juste chiant.  Come chopper une
    bronchite en plein camp d'hiver.

    Jérémie a fait une sortie seul hier avec une de mes amies, Amy, et il est monté à moto avec elle pour aller préparer une fête
    Samo pour fêter l'anniversaire du 20e an de décès du papa d'Amy.  Il avait un peu de crainte au début de partir seul comme
    ça et de s'ennuyer mais il a bien apprécié l'expérience.

    Nous avons fait presque toutes nos visites de retour, sauf quelques personnes qui seront vexées que nous ne les aillons pas
    encore vues.  Ici, quand on est de retour, c'est à nous d'appeler et de faire la visite de tout un chacun, et si nous oublions
    quelqu'un, c'est très grave et ça crée desembrouilles.  Jamais personne ne va venir spontanément nous voir ou nous appeler
    puisque c'est à nous de le faire, et le plus vite possible.  D'ailleurs c'est la question que tous posent: "vous êtes ici
    depuis quand?" et je sens que la réponse détermine l'importance que nous donnons à notre ami en fonction du temps que nous
    avons mis avant de l'appeler.  Mais j'ai une amie qui est venue spontanément à la maison comme on le ferait chez nous, c'est
    qu'elle est habituée au blanc, et ça m'a fait chaud au coeur.

    Mon amie Aissa nous a trouvé une petite maison dans notre ancien quartier, que nous louons pour la surée de notre séjour.
    Il y a un couturier juste à coté, une boutique et une buvette au coin.  Nous pouvons acheter des galettes et des fruits à
    quelques minutes à pieds, et pour le reste, Moussa est là, ou le chauffeur d'Aissa vient nous chercher aussi de temps a
    autres.

    La prochaine fois, je vous parle du careme puisque nous sommes arrivés en plein mois de ramadan, et je vous laisse aussi
    savoir que ma connection est hyper lente et chère, donc je ne vais jamais sur facebook, je ne lis que mes courriels et vais
    sur le blog.

    An bé sini (A demain, qui peut être plus tard que demain!)
    Les toubabous

    ps:excusez les fautes, je suis sur un clavier français et je me cherche!

    Vous voulez en apprendre plus sur le Burkina ou l'auteure du blog?  Vous pouvez vous procurer son roman " Seul le poisson mort se laisse porter par le courant " sur www.evelavigne.comwww.smashwords.com/books/view/749075, Amazon, iTunes, Kobo et tous les autres grands distributeurs.

    Bonne lecture!

    mercredi 24 juillet 2013

    Mon Afrique

    Comme beaucoup d'entre nous, j'ai eu une enfance moins facile.  Et je rêvais d'une grande famille pleine de vie, d'entraide, de rire et de bonté.  A l'âge de 10 ans, j'ai eu une révélation que cette famille se trouvait sur un autre continent.  Un continent noir, pauvre, mais souriant et solidaire.  Et j'ai tracé mes plans de vie sur cette vision, bien loin de vision mondiale ou des autres;  je cherchais ma rédemption.

    Je ne sais pas si j' étais naïve, ou obnubilée par la beauté de ces femmes altières marchant droites sous le soleil accablant, par ces danses vivantes, ces sourires, ces accueils, cette chaleur qui ne se calcule pas qu'en Celsius.  J'y ai cru.  Longtemps.  Près de 10 ans après ma première immersion.  J'ai même, je l'avoue, un peu craché sur ma propre culture, que je jugeais égoïste, froide, insensible.

    ET puis un jour, j'ai du fermer les yeux sous un grand coup de vent qui m'a laisse l'impression tenace de grains de sable sous les paupières.  Et quand je les ai rouverts, ma vision avait été salement égratignée.  On fait quoi quand on a bâti sa vie sur un rêve de gentillesse, de générosité, de pureté, pour se rendre compte un matin qu'il y avait un tout autre tableau derrière le premier?  Un tableau plus près de la réalité, ou l'humain est resté humain, peu importe sa culture.  On connaît l'humain, il est capable du meilleur comme du pire. 

    J'avais passé 8 ans a vouloir ne voir que ce qui me chantait et ignoré le reste.  Mais le pire était la, bien tapi.  Plus policé, souriant, coloré.  Pire quoi...

    J'ai eu dans la dernière année une colère intense envers ce continent qui ne répondait plus a mes attentes.  Macho, arnaqueur, hypocrite, et trop souvent défaitiste.  Et je ne pouvais pas blâmer le fameux choc culturel.  je connais trop le Burkina, sa culture, ses coutumes.  J'avais simplement mis ma tète dans le sable du Sahara et je la ressortais en mélangeant tout: le village et l'ami, le pays et le mari.  J'en voulais a tous de m'avoir déçue.

    Mais ne se sort pas qui le veut l'épine de l'Afrique du cœur.  Pas après 23 ans d'attente, d'étude, d'espoir.   Même en colère, je ne pouvais me détacher.  J'étais incapable de laisser tomber.  C'est un trop gros morceau de ma vie.

    Alors je me suis remise en question: n'en avais-je tout simplement pas trop demandé?  Est-ce que l'Afrique devait absolument tout me donner et me prendre;  Devais-je aussi tout prendre et ne rien oublier de donner?  Avais-je vraiment le droit de vivre en innocente et de prêter flanc a tous les comportements malhonnête?  N'étais-je pas la première responsable de ma survie?  Est-ce qu'aimer signifiait refuser de voir la mauvais part des choses?

    Tout ce que j'ai aimé existe toujours.  Et le pire a toujours été là aussi.  J'ai décidé de vivre les premiers et d'essayer de me faire piéger le moins possible par le reste.  D'être alerte.  Un peu plus Wise.  Et puis quand même, l'Afrique e l'a quand même donnée cette famille: mon fils Abrahim, mon mari et sa famille, Aïssa, Moussa, Alpha, Alima, REVS.  J'aime ces gens du fond du cœur et ils sont vraiment une partie énorme de ma vie.  Me fâcher contre l'Afrique, quand je pense à eux, à tous ces beaux moments, à toutes leurs générosités, leur accueil, leur solidarité, ca n'a aucun sens.  Je n'aime plus l'Afrique.  J'aime mes amis africains, mon fils africain, mon mari africain;  Et eux, ils ont un sens.


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    Bonne lecture!

    dimanche 14 juillet 2013

    Faso Danse Theatre

    Je vous ai déjà parlé de cette compagnie de danse contemporaine dans mon précédent blog, et je réitère aujourd'hui car cette compagnie est, et de loin, ce qui m'a jamais le plus poigné au cœur sur une scène, je vous le jure.  Engagée, musclée, audacieuse, fluide, touchante, au delà des mots, voilà les quelques qualificatifs qui me viennent en tête quand je repense à l'expérience que ces danseurs m'ont fait vivre.

    À vous de juger:
    http://www.fasodansetheatre.com/

    Le spectacle que j'avais vu d'eux est Babemba:

    Babemba, du chorégraphe burkinabé Serge-Aimé Coulibaly, ne ­prétend pas venir d’un autre monde que le sien. C’est une pièce de danse contemporaine africaine née à Ouagadougou entre les loupiotes d’un bistro et le feu d’un bidon en métal. Cette justesse et ­cette modestie sont sa force paradoxale. Sur le même ton, les quatre danseurs ­masculins, la chanteuse Djénéba Koné et les deux musiciens présents sur scène rayonnent d’une beauté offensive, mais sans ­arrogance.
    Quatrième opus de cet ex-interprète du metteur en scène flamand Alain Platel, ce spectacle travaille avec acharnement à trouver les gestes et les images pour dire ce qu’il a dans le ventre. Sa question : celle du héros aujourd’hui en Afrique, et plus généralement de l’héroïsme au quotidien et des valeurs à défendre pour survivre. Quatre figures mythiques (Kwamé Nkrumah, le premier président ghanéen, Patrice Lumumba, du Congo de l’indépendance, Nelson Mandela, d’Afrique du Sud, Thomas Sankara, du Burkina Faso) apparaissent sur le plateau. Peu importe qu’on ne les reconnaisse pas tant ils campent des figures symboliques.
    Comment rester debout quand tout concourt à vous faire chuter ?
    L’une des réponses jaillit de cette danse comme taillée dans le nerf, explosive, impeccablement chorégraphiée. Chargée d’une énergie ancestrale, elle est tissée de tous les pas appris depuis leur enfance par les interprètes et porte en elle, presque en sourdine, l’histoire de l’Afrique. Serge-Aimé Coulibaly, qui a créé sa compagnie en 2002, avance vers un avenir qu’il se construit pas à pas. La lucidité est aussi un talent.
    Rosita Boisseau (Telerema)


    et ce que j'aimerais voir maintenant:





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    samedi 13 juillet 2013

    Nous, eux et quelques proverbes

    Vous savez, il est rendu difficile pour moi d'écrire un blog sur l'Afrique car j'y suis tellement impliquée, je suis à un point où je sais maintenant que je sais tellement peu.  Je crois avoir passé depuis longtemps les 3 étapes du choc culturel:

    Le choc culturel peut être représenté par une courbe en "U" divisée en trois grandes étapes : la lune de miel, la crise et l’adaptation. Ces étapes se mélangent, s’entrecroisent et ont une durée différente selon les personnes.
    Résultats de recherche d'images pour « courbe du choc culturel »
    Lune de miel
    Dans les quelques jours ou semaines précédant et suivant votre arrivée, vous éprouvez des sentiments d’euphorie et d’excitation. Vous avez alors beaucoup d'attentes concernant votre séjour. À l’arrivée dans votre nouveau pays, tout est nouveau, exotique et tout semble parfait. Vous avez une attitude très positive, vous avez envie de tout voir, de tout goûter et de faire de nouvelles expériences.

    Crise ou confrontation

    Cette étape coïncide normalement avec le début de la routine. C’est à ce moment que vous passez de la phase « vie touristique » à la phase « séjour à l’étranger ». C’est une période de désillusion où les différences entre le pays hôte et votre pays d’origine vous sautent aux yeux. Vous idéalisez le pays que vous venez de quitter et vous posez un jugement systématiquement négatif sur le pays hôte. Vous vous sentez désorienté par la perte de vos repères habituels et éprouvez de la difficulté à agir efficacement dans la société. Vous pouvez être affecté par un ou plusieurs des symptômes suivants : confusion, frustration, impuissance, isolement, nostalgie et mal du pays, ennui, perte d’appétit, irritabilité, stress, hostilité envers le pays d’accueil et ses habitants, fatigue et mal de tête.

    Adaptation

    L’adaptation est graduelle et exige du temps et de la patience. Peu à peu, vous apprenez à accepter, sans juger, la culture, les gens, leurs coutumes et leurs valeurs. De fil en aiguille, vous commencez à construire votre réseau social, vous vous sentez moins isolé et, comme vous commencez à comprendre les us et coutumes de la société, vous vous sentez moins impuissant, plus compétent. Vous trouvez un juste milieu entre les valeurs de la société d’origine et celles de la société d’accueil. Le nouveau devient petit à petit l’habituel.

    Voilà, pour moi, le nouveau est devenu l'habituel.  Et j'ai pris l'habitude de ne plus juger hâtivement, catégoriser, me mettre dans le tas du nous contre les eux.  J'ai deux nous maintenant.  Et j'aime les deux tout autant, même si ma culture première m'est beaucoup plus facile à comprendre.  Et comme je fais parti du nous africain, je ne peux plus les expliquer en tant que eux.  Et en tant que partie intégrante, je sais que je ne suis pas nécessairement la mieux placée pour expliquer, que je risque de passer à coté de subtilité, et peut-être même de froisser mes amis Burkinabè qui me lisent autant que mes amis Canadiens.  Voilà pourquoi j'oscille entre des textes très neutres sur la culture en général, et d'autres strictement personnels et de mon point de vue.  Je ne veux pas définir, parce que la réalité dépasse toujours la définition, et mes yeux ne sont pas omnipotents.  D'où ma question que je vous repose aujourd'hui: qu'est-ce qui vous intéresse?  Sur quoi puis-je faire des recherches plus approfondie, ou vous répondre facilement, c'est selon.  J'aimerais bien faire un blog sans tabous où toutes les questions sont posées, et répondues, de mon strict point de vue d'épouse, mère adoptive et amie de Burkinabè, et déja en train de virer un peu au brun chocolat palot. J'aimerais que ce blog soit à vous autant qu'à moi, car c'est un échange ici entre 2 cultures, un dialogue.  Et amis Burkinabè, la question est valable pour vous aussi! Toutes les questions, les textes, les constatations, les publications seront les bienvenues.

    Quelques proverbes
    I bi se doni min kôrô i b'o le ta, walisa ka se k'a jigi yôrô min k'i diya
    (Chacun porte ce qu'il peut, pour le déposer où il veut)
    Chacun fait ce qu'il peut!
     
    Kôn ka wolo ti sama ye, nga môgô min ye kongo yaala k'a ye
    (Ce n'est pas le premier-né qui voit l'éléphant mais celui qui s'est promené dans la brousse.)
    Respectons l'experience de celui qui a vécu longtemps
    N'b'i fè ani i b'i nne fè o le bi ben
    (Je te veux et tu me veux savent se retrouver.)
    Ceux qui s'aiment finissent par se retrouver.
     
    Môgô ti  a ka wulu faga filiko kelen kosôn
    (On ne tue pas son chien après une seule erreur)
    Il faut savoir pardonner
     
    Môgo ti yiri tigè k'a deenw bô
    (Ne coupe pas l'arbre pour cueillir ses fruits)
    NI ngnadennkelentigi ma ngnafiyentô kunben a t' lôn ko allah b'a le fè
    (Le borgne qui n'a pas rencontré d'aveugle ne sait pas que Dieu l'aime)
    Quand on se regarde on se désole, quand on se compare, on se console.
     
    Hali ni Joliba bôra kuun na, o ti basi ye, sango kènèya ka sôrô
    (Qu'importe une blessure au crâne,  même énorme, du moment qu'on n'est pas mort.)
    Ni ngnôgôsilaw m'o gamasiw li, ngnôô gosili bi gwèlèya.
    (Si les batteurs de mil se cachent les poils des aisselles, le mil ne sera jamais bien battu)
    Ne ménageons pas nos efforts.
     
    Misi b'a diyanenden nèèmu, hali n'a kôrôbayara
    (La vache qui aime son petit le  lèche même s'il a grandi)
     
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    Bonne lecture!

    Dobet Gnahoré

    File:20080727-IMG 0580-Dobet Gnahoré - Africajarc 2008 - Cajarc, France.jpgDobet Gnahoré

    Fille ainée de Boni Gnahoré, maître percussionniste de la Compagnie Ki Yi M'Bock d’Abidjan dirigée par Werewere Liking, elle quitte l'école à 12 ans pour rejoindre la compagnie d'artistes de son père et y apprend le théâtre, la danse, la musique et le chant. Elle y rencontre aussi en 1996 le guitariste français Colin Laroche de Féline avec lequel elle se marie.
    Ensemble, ils forment en 1999 le duo Ano Neko (« Créons ensemble » en langue Bété).
    En 2003, le duo est complété du tunisien Nabil Mehrezi à la basse et de l’ivoirien Miko Dibo (dit Samba) aux percussions. Le groupe se recentre alors sur le nom de « Dobet Gnahoré ».

    Elle devient en 2010 la premiere artiste ivoirienne à remporter un Grammy Awards pour la composition originale de PALEA repris par la chanteuse India Arie.
    À partir de 2010, ce sont Clive Govinden et Boris Tchango qui aussurent respectivement les fonctions de bassiste et de batteur.


    http://www.contrejour.com/artists/Dobet/index2.php?page=news





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