samedi 13 juillet 2013

Nous, eux et quelques proverbes

Vous savez, il est rendu difficile pour moi d'écrire un blog sur l'Afrique car j'y suis tellement impliquée, je suis à un point où je sais maintenant que je sais tellement peu.  Je crois avoir passé depuis longtemps les 3 étapes du choc culturel:

Le choc culturel peut être représenté par une courbe en "U" divisée en trois grandes étapes : la lune de miel, la crise et l’adaptation. Ces étapes se mélangent, s’entrecroisent et ont une durée différente selon les personnes.
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Lune de miel
Dans les quelques jours ou semaines précédant et suivant votre arrivée, vous éprouvez des sentiments d’euphorie et d’excitation. Vous avez alors beaucoup d'attentes concernant votre séjour. À l’arrivée dans votre nouveau pays, tout est nouveau, exotique et tout semble parfait. Vous avez une attitude très positive, vous avez envie de tout voir, de tout goûter et de faire de nouvelles expériences.

Crise ou confrontation

Cette étape coïncide normalement avec le début de la routine. C’est à ce moment que vous passez de la phase « vie touristique » à la phase « séjour à l’étranger ». C’est une période de désillusion où les différences entre le pays hôte et votre pays d’origine vous sautent aux yeux. Vous idéalisez le pays que vous venez de quitter et vous posez un jugement systématiquement négatif sur le pays hôte. Vous vous sentez désorienté par la perte de vos repères habituels et éprouvez de la difficulté à agir efficacement dans la société. Vous pouvez être affecté par un ou plusieurs des symptômes suivants : confusion, frustration, impuissance, isolement, nostalgie et mal du pays, ennui, perte d’appétit, irritabilité, stress, hostilité envers le pays d’accueil et ses habitants, fatigue et mal de tête.

Adaptation

L’adaptation est graduelle et exige du temps et de la patience. Peu à peu, vous apprenez à accepter, sans juger, la culture, les gens, leurs coutumes et leurs valeurs. De fil en aiguille, vous commencez à construire votre réseau social, vous vous sentez moins isolé et, comme vous commencez à comprendre les us et coutumes de la société, vous vous sentez moins impuissant, plus compétent. Vous trouvez un juste milieu entre les valeurs de la société d’origine et celles de la société d’accueil. Le nouveau devient petit à petit l’habituel.

Voilà, pour moi, le nouveau est devenu l'habituel.  Et j'ai pris l'habitude de ne plus juger hâtivement, catégoriser, me mettre dans le tas du nous contre les eux.  J'ai deux nous maintenant.  Et j'aime les deux tout autant, même si ma culture première m'est beaucoup plus facile à comprendre.  Et comme je fais parti du nous africain, je ne peux plus les expliquer en tant que eux.  Et en tant que partie intégrante, je sais que je ne suis pas nécessairement la mieux placée pour expliquer, que je risque de passer à coté de subtilité, et peut-être même de froisser mes amis Burkinabè qui me lisent autant que mes amis Canadiens.  Voilà pourquoi j'oscille entre des textes très neutres sur la culture en général, et d'autres strictement personnels et de mon point de vue.  Je ne veux pas définir, parce que la réalité dépasse toujours la définition, et mes yeux ne sont pas omnipotents.  D'où ma question que je vous repose aujourd'hui: qu'est-ce qui vous intéresse?  Sur quoi puis-je faire des recherches plus approfondie, ou vous répondre facilement, c'est selon.  J'aimerais bien faire un blog sans tabous où toutes les questions sont posées, et répondues, de mon strict point de vue d'épouse, mère adoptive et amie de Burkinabè, et déja en train de virer un peu au brun chocolat palot. J'aimerais que ce blog soit à vous autant qu'à moi, car c'est un échange ici entre 2 cultures, un dialogue.  Et amis Burkinabè, la question est valable pour vous aussi! Toutes les questions, les textes, les constatations, les publications seront les bienvenues.

Quelques proverbes
I bi se doni min kôrô i b'o le ta, walisa ka se k'a jigi yôrô min k'i diya
(Chacun porte ce qu'il peut, pour le déposer où il veut)
Chacun fait ce qu'il peut!
 
Kôn ka wolo ti sama ye, nga môgô min ye kongo yaala k'a ye
(Ce n'est pas le premier-né qui voit l'éléphant mais celui qui s'est promené dans la brousse.)
Respectons l'experience de celui qui a vécu longtemps
N'b'i fè ani i b'i nne fè o le bi ben
(Je te veux et tu me veux savent se retrouver.)
Ceux qui s'aiment finissent par se retrouver.
 
Môgô ti  a ka wulu faga filiko kelen kosôn
(On ne tue pas son chien après une seule erreur)
Il faut savoir pardonner
 
Môgo ti yiri tigè k'a deenw bô
(Ne coupe pas l'arbre pour cueillir ses fruits)
NI ngnadennkelentigi ma ngnafiyentô kunben a t' lôn ko allah b'a le fè
(Le borgne qui n'a pas rencontré d'aveugle ne sait pas que Dieu l'aime)
Quand on se regarde on se désole, quand on se compare, on se console.
 
Hali ni Joliba bôra kuun na, o ti basi ye, sango kènèya ka sôrô
(Qu'importe une blessure au crâne,  même énorme, du moment qu'on n'est pas mort.)
Ni ngnôgôsilaw m'o gamasiw li, ngnôô gosili bi gwèlèya.
(Si les batteurs de mil se cachent les poils des aisselles, le mil ne sera jamais bien battu)
Ne ménageons pas nos efforts.
 
Misi b'a diyanenden nèèmu, hali n'a kôrôbayara
(La vache qui aime son petit le  lèche même s'il a grandi)
 
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Bonne lecture!

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