Maître-assistante à l'Université de Ouagadougou, titulaire d'un doctorat en droit privé obtenu à La Sorbonne, Monique ILBOUDO a débuté sa carrière en créant et animant de 1992 à 1995 la chronique "Féminin Pluriel" dans le quotidien burkinabé "L'Observateur Paalga". En parallèle, elle a mis en place un Observatoire sur les conditions de vie des femmes au Burkina Faso, intitulée "Qui-vive". Impliquée dans la vie politique de son pays, Monique ILBOUDO a tout d'abord été membre du Conseil Supérieur de l'Information de 1995 à 2000 avant d'occuper le poste de Secrétaire d'État chargée de la promotion des Droits de l'Homme. Elle est l'auteur de nombreux essais qui ont contribué à lever des tabous liés aux traditions de son pays et plus largement de l'Afrique.En 1992, elle publie "Le Mal de Peau" (éd. Le Serpent à plumes), devenant ainsi la première
romancière du Burkina-Faso. Réédité en 2001, cet ouvrage a reçu le Grand Prix du meilleur roman burkinabé.
Monique Ilboudo est actuellement ministre des Droits humains du Burkina Faso.
Je viens de terminer son livre "Être femme au Burkina Faso" des éditions du remue-ménage, publié en 2006 et certains extrait m'ont parus tellement fort que j'ai eu envie de vous les mettre en citation.

"Le crapaud et ce que contient son ventre appartient au Boa" affirme un dicton mossi pour signifier que la femme et ses enfants appartiennent au mari.""Quand un homme est opprimé, a dit Talisma Nasreen (bangladesh), on parle d'oppression, mais quand les femmes sont torturées, violées, opprimées, on appelle cela la tradition. Et la tradition, il ne faut pas y toucher, particulièrement en Afrique, et surtout lorsque cela concerne la situation des femmes"
"Le contrôle de l'esprit
"Au Burkina Faso, le phénomène reste encore vivace, notamment avec les épidémies de méningite, de choléra et de rougeole ainsi que la pandémie de VIH-SIDA qui font de sérieux ravages en vies humaines, ce qui entretient un climat de méfiance et de suspicion à l'égard des vieilles femmes."
"L'école des filles
Dans la famille, les petites filles sont traitées différemment des garçons dès leur naissance. Leur venue au monde est très souvent moins bien accueillie que celle de leurs frères. Si chez nous on ne pratique pas l'infanticide sélectif, les termes utilisés pour désigner les filles que celles-ci n'ont pas vraiment leur place au sein de la famille. Lorsqu'une petite fille vient au monde on dira par exemple que c'est une étrangère, pour bien montrer qu'elle est destinée à partir.
L'éducation de la petite fille est marquée par la volonté de tuer toute velléité de résistance. Elle doit être plus obéissante, moins rebelle. Ce qui est qualité chez l'un, signe de virilité, est défaut chez l'autre. La petite fille est, en outre, très tôt responsable des nombreuses taches domestiques, ce qui l'empêchera de disposer de temps pour jouer ou pour réviser ses leçons. Elle sera moins préparée que ses frères pour affronter la vie extérieure. "
"Yennenga, fondatrice d'empire
Un jour, elle s'enfuit sur son étalon Ouédraogo. Au bout d'une course effrénée dans la savane, elle rencontra Rialé, un chasseur dont elle tomba amoureuse. Elle resta au près de lui et ils eurent un fils qu'ils nommèrent Ouedraogo, en souvenir de l'étalon de Yennenga. Ouedraogo est le fondateur du royaume des Mossis.
Aujourd'hui, Yennenga est une héroïne considérée comme l'image de la rébellion féminine, mais cela est sans conséquences de la situation réelle des femmes de cette ethnies. Yennenga reste un mythe inaccessible pour les autres femmes Mossis invitées à plus de docilité. Tout comme il n'y a qu'une sainte vierge conçue sans pêché, il 'y a qu'une Yennenga, guerrière, rebelle, qui enfante par amour et hors mariage tout en restant respectable."Vous voulez en apprendre plus sur le Burkina ou l'auteure du blog? Vous pouvez vous procurer son roman " Seul le poisson mort se laisse porter par le courant " sur www.evelavigne.com, www.smashwords.com/books/view/749075, Amazon, iTunes, Kobo et tous les autres grands distributeurs.
Bonne lecture!




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